Cocoa pods, Venezuela. Photo: C.Lanaud ©CIRAD
Arabica coffee, Ethiopia. Photo: ©Jean-Pierre Labouisse
Yams in Benin. Photo: J-L Pham ©IRD
Rice harvest, Guinea. Photo: J-L Pham ©IRD
Maize corn. Photo: ©Brigitte Gouesnard

Cereals in Africa

  • Kaserer, Barbara. 2012. Stratégies paysannes et dynamiques de l’espèce africaine de riz cultivé Oryza glaberrima. Étude exploratoire sur le riz pluvial cultivé en abattis-brûlis dans le district de Balandougou, Guinée Conakry.  Mémoire de Master en sciences et technologies “Agronomie et agroalimentaire”. IRC Montpellier

Le riz Oryza glaberrima, domestiqué en l’Afrique de l’Ouest, serait aujourd’hui en voie de disparition sur le continent africain.Supplanté par l’espèce asiatique O.sativa largement introduite dans les années 1980 en Guinée avec le programme de l’ONADER, O.glaberrima est encore cultivé par les paysans de la Guinée Maritime. L’espèce a été décrite et observée, mais les raisons qui motivent certains paysans à la cultiver ont été peu étudiées. Ce travail donne la parole aux riziculteurs des villages de Balandougou, Lenguéré et Loppé (Guinée maritime) qui cultivent O.glaberrima afin de comprendre ce qui les conduit à conserver cette espèce. Dans notre zone d’étude, le riz est la culture majeure: il est produit en abattis-brûlis, sur les pentes gravillonnaires ferralitiques de la zone des Bowés. Au sein de la population de riziculteurs de nos villages d’étude, il existe une grande diversité de ménages, différenciés selon leur appartenance lignagère. Celle-ci définit l’accès au foncier des ménages, et donne lieu à une répartition non homogène des terres(rapport de 1 à 10). Dans le district de Balandougou la dynamique de raréfaction des terres cultivables disponibles a engendré unebaisse de la durée de la jachère, qui a favorisé l’utilisation croissante d’O.glaberrima, l’espèce «qui donne bien même lorsque la brousse est jeune». Cette raréfaction des terres disponibles fait que les ménages accèdent à des surfaces cultivables de plus en plus petites et doivent intensifier leurs productions en terme de surface par la mise en place de rotations intégrant l’arachide et le fonio en deuxième année après le riz, ou diversifier leurs productions (verger, métiers complémentaires) afin de palier au manque de terres. Aujourd’hui, cette dynamique d’intensification de la production trouve ses limites à cause de la baisse de la fertilité des sols,notamment sur les coteaux. On peut ainsi constater parmi les plus petits propriétaires foncier qui n’ont plus assez de surface cultivable pour produire le riz nécessaire à l’alimentation du ménage, le développement de la culture de l’arachide. O.glaberrima et O.sativa sont deux espèces qui sont perçues par les paysans du district de Balandougou comme étant complémentaires, dans le sens où elles s’adaptent différemment aux conditions biophysiques du milieu et ne se concurrencent pas dans leur répartition amont-aval sur la toposéquence. Les cycles de culture et les caractéristiques agronomiques et gustatives des variétés d’O.glaberrima étudiées dans nos villages d’étude se complètent souvent: les atouts d’une espèce corrigent les défauts de l’autre. De manière générale, O.glaberrima est perçu comme le «riz économique de la grande famille» car son rendement est meilleur que celui d’O.sativa sur les sols les plus lessivés et qu’il a la caractéristique principale d’avoir un très bon gonflement après cuisson. O.glaberrima est donc cultivé préférentiellement par ceux qui ont peu de terre et/ou une grande famille à nourrir. O.sativaest  davantage présenté comme le «riz doux et sucré que les gens préfèrent».Les pratiques rizicoles des paysans des villages de Balandougou, Lenguéré et Lopé démontrent une grande connaissances des caractéristiques agronomiques et gustatives relatives aux différentes variétés. Ces pratiques rizicoles sont construites selon une connaissance précise du milieu biophysique cultivé, mais varient également en fonction de la taille du ménage et de son statut au sein du lignage (degré d’antériorité), de la main d’oeuvre disponible, du calendrier de travail adopté, de la capacité des ménages à créer entre eux des réseaux de circulation de semences. La biodiversité cultivée dans le district de Balandougou est donc issue de choix techniques, sociaux et cognitifs et non seulement d’un savoir faire sur les variétés connues ou cultivées.

Mots clés: Oryza glaberrima, Guinée maritime, riziculture pluviale, abattis-brûlis, biodiversité cultivée.

  • Anginot Raphaelle, 2012. Stratégies paysannes et dynamique conservatoire de l'espèce africaine de riz cultivé Oryza glaberrima. Etude exploratoire dans 2 villages de la région des Cascades au Burkina Faso. Mémoire de Diplome d’ingénieur SAADS. IRC Montpellier.

L'espèce endémique africaine de riz cultivé Oryza glaberrima représente un fort enjeu de conservation de la biodiversité cultivée. Domestiqué en Afrique, O.glaberrima est avant tout caractérisé par son adaptation aux conditions locales. Malgré son plus faible potentiel de production que les variétés de l'espèce asiatique Oryza sativa, l'espèce africaine constitue ainsi une réserve de gènes a mettre en valeur pour l'amélioration variétale du riz et la sécurité alimentaire en Afrique. Or, sa culture a été largement abandonnée au profit de l'espece asiatique, mettant en péril sa conservation. L'enjeu de cette étude est de fournir des clés de compréhension sur les motivations des agriculteurs a abandonner ou a cultiver les  variétés d'O. glaberrima. La production de connaissances sur l'espèce et sur sa dynamique, a travers les pratiques et les savoirs locaux, vont permettre d'identifier sur quels ressorts peut s'appuyer la mise en place d'une conservation in-situ. Les pratiques et les perceptions paysannes ont été étudiées dans deux villages de la région des Cascades au Burkina Faso. Dans les deux sites, les variétés de l'espèce sont  passées  d'une  culture  monopolistique  a  une  culture  tres marginale  en  moins  de  cinquante  ans,  confirmant la fragilité de la dynamique conservatoire actuelle.Les facteurs de ce déclin sont intimement liés aux dynamiques agraires de la région, a savoir en priorité  le développement du coton comme pilier des systèmes de production dans les années 1990. Dans le premier site, les caractéristiques de la récolte de la principale variété d'O. glaberrima cultivée, un riz flottant,   ne   permettent   pas   aux   agriculteurs   de   maintenir   ces   deux   cultures   simultanément.  Parallèlement, la baisse importante du niveaux d'inondation requiert une adaptation des pratiques qui  passe par des changements variétaux. D'autre part, la meilleure productivité des variétés de l'espèce asiatique  a  été  soulignée  comme  facteur  d'abandon,  en  lien  avec  les  modifications  du  milieu biophysique et l'évolution des pratiques de fertilisation. La forte demande en travail agricole (lié a la verse en conditions d'immersion profonde pour le riz flottant) mais surtout en travail domestique (lié a  la couleur rouge du caryopse) sont également a l'origine du rejet des variétés d'O. glaberrima. Pourtant,  elles  représentent  des  atouts  incomparables  a  l'origine  de  leur  utilisation  par  certains  agriculteurs dont le système de production le permet: O.glaberrima  est un riz « qui lutte contre la faim », grâce à une  forte  valeur  nutritive  et  une  capacité  d'adaptation  aux  conditions  du  milieu (diminution du risque hydrologique et économie d'intrants). Il intervient ainsi comme un levier de  sécurité  alimentaire  dans  les périodes  difficiles,  surtout  en  période  de  soudure.  Son  role socio- économique semble être le principal déterminant de son maintien. Au delà de la dimension alimentaire, la culture d'O. glaberrima  est portée par une dimension culturelle et identitaire, dans des mesures différentes suivant l'histoire rizicole locale. Finalement, O. sativa ne présente pas des caractéristiques variétales plus avantageuses dans l'absolu : les  stratégies  des  agriculteurs  vis  a  vis  de  la  culture  d' O. glaberrima  se  situent  toujours  dans l'interaction  entre  les  caractéristiques  propres  de  ces  variétés  avec  le  contexte  de  production.  La  diversité des situations est ainsi a l'origine de dynamiques très localisées. 

Mots clés: Oryza glaberrima, Burkina Faso, région des Cascades, riziculture de bas-fond, dynamiques, stratégies paysannes.

  • Ntab, Simon Damien, 2013 Conceptions Paysannes et dynamiques de conservation de l’espèce africaine de riz cultivé Oryza glaberrima. Cas des écosystèmes pluviaux inondés de la Casamance au Sénégal. Mémoire de Master en Sciences. IRC Montpellier.

La Casamance, au sud du Sénégal, est l’un des centres secondaires de diversification-domestication de l’espèce africaine de riz cultivée Oryza glaberrima. Cette espèce, autrefois largement cultivée en Afrique de l’Ouest, a déjà perdu beaucoup de terrain face à la concurrence de l’espèce asiatique du riz O. sativa depuis son introduction en Afrique de l’ouest au XVe siècle. La diversité in situ d’O. glaberrima est aujourd’hui menacée par le riz asiatique et la diffusion accélérée des variétés améliorées. Une évaluation de l’agrobiodiversité en Casamance à partir d’enquêtes free-listing a permis de mettre en évidence une diversité d’espèces, riche de plus d’une quarantaine. Parmi ces espèces, le riz est cité comme première culture, en termes de préférence par plus la moitié des agriculteurs interrogés. Le nombre de nom de variétés de riz inventoriés comme connues est de 281, sur ce nombre, seules 205 sont présentement cultivées soit un abandon de 76 noms. Concernant l’espèce O.glaberrima, seules 4 variétés de ont été identifiées dans cette diversité de riz cultivé, dont une, comme une adventice. La culture des variétés de riz O.Glaberrima est donc en forte baisse, voire en abandon dans la Casamance, sauf chez certaines communautés diola de la Basse Casamance où ce riz est bien conservé. Une analyse des pratiques locales et les stratégies des acteurs dans deux villages contrastées de la Basse et Moyenne Casamance a permis de mettre en évidence une dynamique de conservation in situ du riz O.glaberrima très contrastée en Casamance. Si la conservation in situ de l’espèce O.glaberrima chez les diola, s’explique par ses propriétés agronomiques en termes de rusticité et surtout par sa valeur symbolique et sociale dans cette communauté, son abandon chez les balantes de la Haute Casamance, s’explique d’une manière générale, par la transformation des systèmes production vivriers en des systèmes diversifiés avec des cultures de rente. Au Sénégal, les habitudes généralisées de consommation de riz blanc et la valeur non marchande des riz rouges en Casamance, menacent la conservation in situ de l’O.glaberrima. 

Mots clés: Riz Oryza glaberrima, agrobiodiversité, Dynamique, conservation in situ, pratiques, communautés locales, unité écologique, Casamance.

  • Labeyrie, Vanesse. 2014. L’organisation sociale des plantes cultivées : Influence des échanges, représentations et pratiques sur la diversité du sorgho (Sorghum bicolor [L.] Moench) chez les peuples du mont Kenya. Mémoire de thèse. Ecole doctorale SIBAGHE. Montpellier. 19/12/2013.

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